Les plus belles étapes du Camino Frances
Je démarre le chemin historique de Compostelle, le Camino Frances ou le chemin français après 17 jours de marche sur le chemin du Puy-en-Velay, le célèbre GR 65. Mon sentiment était très étrange sur ce nouveau chemin, je venais de quitter tous les marcheurs rencontrés qui s’arrêtaient à Saint-Jean-de-Pied-de-Port et je partais marcher seule sur Compostelle en direction de Santiago de Compostella. C’était très déstabilisant au départ, car le cocon qui s’était formé sur le GR 65 s’est dissout en une journée. Je devais à nouveau trouver des repères et faire des rencontres. Finis de parler français, il fallait parler espagnol ou anglais, beaucoup beaucoup d’étrangers du monde entier, et cette masse de marcheurs m’a perturbé. Clairement, je n’étais pas seule sur le chemin, mais psychologiquement, j’étais seule. Le premier matin, en quittant Roncevalles, je me suis demandé pourquoi je continuais tellement le chemin était blindé de monde.
Les 2/3 premiers jours sur le Camino Frances étaient compliqué, j’ai eu beaucoup de mal et puis j’ai pris mon rythme, partir un peu plus tôt pour éviter cette foule. J’ai accepté aussi de faire à nouveau des rencontres et je me suis laissé guider par cette nouvelle flèche jaune qui m’amènerait à Santiago de Compostella.
Début du Camino Frances en Espagne, la traversée des Pyrénées et dormir à Roncevalles
J’arrivais du GR 65, la voie du Puy-en-Velay donc mon arrivée à Saint-Jean-de-Pied-de-Port fut marquante pour plusieurs choses : je quittais mes compagnons de marche qui s’arrêtait ici, j’allais commencer le Camino Frances avec la traversée des Pyrénées qui peut être une étape difficile et je passais en Espagne, bonjour à tous ces pèlerins du monde entier, le chemin devenait international !
Je la redoutais beaucoup, car je savais qu’il y avait 8 kilomètres de montée, c’est énorme ! Au final, une étape merveilleuse que j’ai vécue avec mes compagnons marcheurs. Pour leur dernière journée, nous l’avons faite ensemble et je suis redescendue en bus avec eux jusqu’à Saint-Jean pour notre dernière soirée. Durant cette traversée, nous avons eu toutes les météos possibles, j’avais peur de vivre un orage au milieu de rien, il est passé à côté de nous de très près. Une fois arrivée en Espagne, grand soleil, assez fou ! On a pu voir des vautours voler au-dessus de nos têtes pendant un long moment, croisé des chevaux sauvages, une belle étape avec des paysages fabuleux ! Au final, tout s’est bien passé, aucune difficulté, après 17 jours de marche, mon corps était près !
Si vous débutez à Saint-Jean-de-Pied-de-Port, j’espère que vous êtes préparé ! La montée est rude pour un corps qui débute, j’ai vu de nombreux étrangers souffrir à cause de leur sac à dos trop lourds qui s’arrêtait toutes les 30 secondes.
On voit Roncevalles (ou Roncevaux en français) au loin, une étape clé ! Vous devez absolument dormir dans la collégiale de Roncevalles, c’est un peu le baptême du feu de Compostelle. Je ne suis pas fan des dortoirs et celui-là est LE PLUS GRAND du chemin de Compostelle. Je voulais absolument tenter l’expérience, 3 étages avec 72 lits par étages, je vous laisse imaginer l’immensité des dortoirs. Les compartiments sont en groupes de quatre lits (deux lits superposés). Je me suis dit que je n’allais jamais arriver à dormir et bien si, comme un bébé, je n’ai même pas entendu mes voisines partir ! Prévoyez des boules quies quand même, je vous donne des conseils et astuces pour préparer Compostelle ! Expérience folle à faire si vous faites le Camino Frances.
La fontaine à vin d’Irache
En direction de Los Arcos, à environ 2 kilomètres après la sortie d’Estella, vous passez devant la célèbre fontaine de vin d’Irache du Camino Frances, l’une des nombreuses légendes du chemin français. J’avais de la chance, à mon passage, il y avait quasiment personne. Vous vous retrouvez face à deux robinets, l’un avec de l’eau et l’autre avec du vin, mais ne rêvez pas, malgré ce que l’on peut croire et lire, la quantité de vin n’est pas illimitée. Une fois le tonneau vidé, il ne sera pas changé donc si vous arrivez trop tard…
Selon à l’heure à laquelle vous passez, attention, à 7h00 du matin cela peu piquer un peu. Je ne vous recommande pas de remplir votre gourde, parce que premièrement le vin n’est pas excellent, avec la chaleur cela peut vous couper les jambes et si la guardia civil vous chope éméché, vous risquez une amende de 150,00€. Sachez qu’elle surveille tout le long du chemin de Compostelle. Ne prenez qu’un petit verre comme l’explique l’écriteau : “Pèlerin, si vous voulez arriver à Compostelle avec force et vigueur, de ce grand vin buvez une gorgée et trinquez au bonheur. Fontaine d’Irache. Fontaine du vin.”
N’oubliez pas de vous munir également d’eau, découvrez mon avis sur le gourde filtrante Oko Europe.
Le début de la Mesetta, l’une des plus belles étapes du Camino Frances
L’arrivée à Burgos, c’est le début de la Mesetta, on l’appelle également le désert Espagnol. C’est une étape redoutée sur le Camino Frances, beaucoup de pèlerins l’évitent et prennent un bus jusqu’à Léon. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette étape fait surement peur, de par sa solitude et d’autres parce que certains pensent que cela n’en vaut pas la peine. Il s’agit de l’étape que j’ai le plus adorée, je trouve dommage de la sauter. J’ai mi une semaine pour rejoindre Burgos à Léon, sans jour de repos, j’ai enchainé les jours et les kilomètres dans la Mesetta. C’est durant cette étape que j’ai beaucoup réfléchi et que j’ai réellement commencé à vraiment aimer marcher autant.
Effectivement dans les hébergements où j’ai dormi, il n’y avait pas grand monde. Pour moi, c’est une belle étape pour profiter de la solitude sur le Camino Frances. Ne la craignez pas, les villages et les paysages sont vraiment trop mignons, j’ai pu profiter de chaque lever de soleil avec des couleurs magnifiques. Le soleil brûle la journée, mais les nuits sont assez fraîches donc pensez au duvet d’été comme équipement à mettre dans votre sac à dos pour Compostelle.
Cruz de Ferro (croix de fer), on y dépose nos fardeaux !
J’ai adoré l’étape où j’arrive à Foncébadon, les paysages sont réellement sublimes ! Le lendemain matin, je me suis levée très tôt pour franchir la colline où se trouve la Cruz de Ferro, l’une des étapes importantes du Camino Frances. Elle m’a beaucoup marquée. J’ai marché en silence jusqu’à la croix, sans ma lampe frontale malgré la nuit, mais la lune était presque pleine et me permettait de voir correctement.
Une fois, à la croix, les pèlerins s’arrêtent un moment pour déposer des cailloux qui représentent les fardeaux du quotidien. Un moment très symbolique pour moi, depuis plusieurs mois, j’essayais de sortir de la tête de l’eau d’une situation qui m’a, pas mal achevée durant un voyage professionnel – l’envers du décor lors de mon voyage aux Philippines – et j’essaye de laisser au pied de la croix de fer, cette partie de mon passé.
Beaucoup d’émotions, j’évacue énormément, je ne suis pas la seule, la plupart des pèlerins pleurent, prennent le temps à cet endroit et se pose pour admirer le magnifique lever du soleil. Un moment unique, c’est très difficile de repartir, je partage quelques moments instances avec d’autres pèlerins très émus.
Je prends mon chemin, assez sereinement, seule, en me disant que mon arrivée à Santiago est proche et plus j’avance, plus je prends conscience pourquoi j’ai fait tout ça, pourquoi je me suis lancée dans ce chemin de Compostelle. Je suis, à ce moment précis, plus motivée que jamais pour arriver au bout !
La descente fut rude, heureusement que mes chaussures Lowa Renegade et mes chaussettes de Compostelle Thyo sont parfaites, aucune ampoule, aucune douleur. Une jolie étape inoubliable sur le chemin français.
Passage en Galice, une nouvelle région avant d’arriver à Santiago
Lorsqu’on arrive à la stèle qui confirme mon arrivée en Galice, je réalise encore une fois que la fin est proche. Cette journée m’a vraiment marquée, car je m’étais mise aux défis d’enchainer plus de 30 kilomètres.
Niveau météo, c’est ce qu’on redoute beaucoup quand on marche autant, c’est qu’il pleuve toute la journée et que mon sac à dos Osprey Kyte soit trempé. Malheureusement pour moi, c’était le cas toute la journée. Cette étape du Camino Frances est plutôt sympa en règle général, car elle nous offre un panoramique assez joli sur la Galice, mais manque de bol, tout est couvert et je ne vois absolument rien !
Le pire, c’est qu’il pleut à torrents par moment et que lors d’une dénivelée +, l’eau coulait à flot , donc vraiment pas géniale ! J’avais prévu le coup pour cette étape, me prendre une chambre solo et pouvoir clairement profiter, me reposer tranquillement après cette journée pluvieuse.
Plus je m’approchais de Santiago de Compostelle, plus la motivation était forte !
Sarria, les 100 derniers kilomètres du Camino Frances
Je me souviens que je suis arrivée à Sarria avec énormément d’émotions. Dans cette ville, il y avait une atmosphère assez incroyable, très vivante, car en plus des pèlerins qui viennent de très loin, beaucoup d’Espagnols sont aussi là pour valider leurs pèlerinages sur les derniers 100 kilomètres.
Autant, j’étais remplie d’émotions de ces derniers 100 kilomètres, autant j’étais agacée par tous ses Espagnols qui ne respectaient pas vraiment les pèlerins qui venaient de loin. À déjà, 6h00 du matin, on les entendait hurler sur le chemin, ce n’était réellement pas agréable quant on avait l’habitude de cheminer en silence. Vous verrez, le Camino Frances se transforme en poulailler géant. Mon but était de les distancer, cardio à fond, jambes prêtent, un moment d’accélération pour retrouver la campagne et le silence.
Cette stèle qui annonce officiellement les 100 derniers kilomètres est symbolique ! Je savais que dans 3 jours, je serais arrivée à Santiago de Compostella. J’immortalise cet instant avec quelques photos souvenirs !
Arrivée à Santiago de Compostella
La sensation quand j’arrive devant la cathédrale de Santiago de Compostella est inexplicable. Il faut savoir que je suis arrivée 1 jour avant la date prévue, tout simplement parce que la nuit précédente, des Espagnols ont décidé de ne pas respecter le sommeil des autres en faisant un bordel monstre à 3h00 du matin. Je suis partie à 5h00 du matin, j’avais 20 kilomètres à faire pour arriver à ma prochaine destination. J’y étais à 9h30 du matin, j’étais en forme et j’ai décidé de continuer jusqu’à Santiago. Au total 40 kilomètres, mon record pour ce dernier jour.
L’arrivée est assez spéciale, car à aucun moment, quand on rentre dans la ville, on aperçoit la cathédrale, il faudra plusieurs kilomètres encore pour la rejoindre. Plus je m’en approche, plus il y a du monde, pèlerins, touristes, locaux, ça grouille… Et là… Elle est à ma gauche, je rejoins le centre de la place, l’émotion monte, impossible de retenir ses larmes et on lâche tout ! On retire son sac à dos, ses chaussures, ses chaussettes, on s’assoit et on percute tout ce qui vient de se passer en 2 mois de marche. Sur le coup, je ne réalise pas encore, mais je prends conscience que c’est fini ! Soulager, car j’ai réussie, triste parce que c’est la fin !
Je recroiserais dans la ville, plusieurs marcheurs, on se salue, se félicitent et on se sépare dans cette immense atmosphère du pèlerinage ! J’irais chercher mon diplôme qui atteste mes 1200 kilomètres parcourus et je profiterais de la ville pendant 3 jours avant de reprendre un bus qui me ramènera chez moi.
C’est l’expérience la plus intense que j’ai pu vivre, des rencontres inoubliables avec des moments difficiles, simples, joyeux et motivants. Cette première expérience n’est que le début de plusieurs chemins !
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