Portrait de Céline, baroudeuse nous raconte ses amours de voyage !
Céline, curieuse et baroudeuse, sa devise c’est partager avec les locaux, vivre des amours de voyage, se poser des semaines ou des mois sans forcément aller voir les lieux touristiques et incontournables. Elle privilégie le côté humain qu’un lieu à voir ! Si toi aussi tu voyages seule, entre copines en sac à dos et que tu souhaites faire comme Céline, répondre à mon interview pour apparaître dans la rubrique “Portrait”, je t’invite à me contacter par email.
Peux-tu te présenter ?
Curieuse, rêveuse, amoureuse et baroudeuse, je voyage là où le vent m’emporte. Adepte de la lenteur, j’aime laisser mon sac se reposer plusieurs semaines, plusieurs mois au même endroit. Pendant que mes affaires s’éparpillent en désordre organisé, moi, j’en profite pour visiter, m’allonger dans un parc les paupières au soleil, regarder la foule qui déambule et boire un café (ce qui n’est pas toujours une bonne idée !) avant de poursuivre ma route vers « ailleurs ». Vivant avec peu, voyageant en stop et dormant là où il fait sommeil, je travaille de temps en temps, dans des domaines qui ne correspondent pas toujours à mon diplôme universitaire, mais qui me permettent d’avoir de quoi passer ma route.
Depuis quand voyages-tu ? Quel a été ton premier voyage ?
Difficile de dire avec précision depuis quand je voyage ! Fille d’un couple franco-portugais, j’ai fait mon tout premier voyage alors que je ne savais pas que la vie n’était pas qu’une éternelle succession de tétées, rototos, siestes et pleurs. N’ayant jamais vraiment considéré les allers-retours vers le Portugal comme des voyages, je dirais que j‘ai pris conscience de vraiment voyager à 10 ans, lorsque j’ai pris l’avion seule pour passer quelques semaines de vacances chez mon oncle alors expatrié à Ho Chi Minh Ville (Vietnam). En ce qui concerne les voyages en solo j’ai commencé à 15 ans. Armée de ma curiosité et de ma soif de découvertes j’ai traversé l’Atlantique pour faire un échange interculturel d’un an sur la côte Caraïbe du Costa Rica.
Où as-tu voyagé ? Quels pays t’ont le plus marqués ?
Voyageuse mais sans le sou, j’ai profité de quelques programmes d’échanges et bourses pour m’expatrier ici et là (Slovaquie, République Tchèque, Portugal, Nicaragua, Costa Rica, Chili et Madagascar). Profitant de ces séjours longue durée, j’ai pas mal vadrouillé en Europe Centrale et en Amérique du Sud. Je crois que chaque pays où mes pieds ont foulé la terre m’a marqué d’une certaine manière. L’un pour l’hospitalité, l’autres pour les paysages ou le système de santé, l’autres encore pour l’histoire ou la politique.
Cependant, s’il fallait n’en choisir qu’un seul, je pencherais pour le Vietnam. Mes souvenirs se sont envolés dans le temps mais je pense que c’est là-bas que j’ai attrapé le « virus du voyage », que j’ai commencé à devenir accro à cette « drogue du voyage », que j’ai vécu mon premier choc culturel et surtout, c’est là-bas que j’ai pris conscience du monde dans lequel on vit : les bidons-villes, les villas d’expats, les victimes de l’agent orange, les mendiants, les handicapés et cette femme, cette femme au visage parcheminé de rides qui faisait la manche sur une planche en bois. Sur sa planche quelqu’un avait fixé 4 roues et c’est à la force de ses 4 membres amputés qu’elle avançait entre les pieds des passants …
Quel a été le déclic de voyager en sac à dos ?
Je ne suis pas sûre d’avoir eu un « déclic » à proprement parlé : à 15 ans je voulais savoir si ce qu’on nous montrait à la télé correspondait à la réalité. La solution la plus efficace pour trouver une réponse a été pour moi de partir « ailleurs », ouvrir mes yeux, observer, découvrir, apprendre et comparer des bouts du monde avec les séries de TF1 et M6.
Une fois l’Atlantique traversé, j’ai vadrouillé aux quatre coins du Costa Rica, seule et en bus, dormant chez des amis de connaissances, des connaissances d’amis, dans des dortoirs partagés avec des cafards, sur des canapés ou dans des chambres avec climatisation. A mon retour, j’ai continué les voyages en sac-à-dos, sans vraiment me poser de questions sur mon mode de voyage qui me semblait si commun. J’ai aussi voyagé en couple mais étant de nouveau célibataire j’ai renoncé à ce genre de voyages, au moins pour le moment !
Raconte-nous un mauvais souvenir de voyage, mais qui te fait rire aujourd’hui…
Ayant de nombreux problèmes médicaux j’évite le plus possible les médecins étrangers, non pas parce que je n’ai pas confiance en leurs compétences, mais parce que j’ai toujours peur de rentrer dans un cabinet pour une crise d’appendicite et de ressortir avec une oreille en moins suite à un qui pro quo linguistique. Pourtant je me suis retrouvée plus d’une fois à devoir mimer des symptômes ici et là.
En Slovaquie, par exemple, suite à une mauvaise chute, j’ai vu mon genou gonfler, gonfler, gonfler au point de ne plus pouvoir se plier. Habituée des épanchements de synovie je ne me suis pas inquiétée outre mesure. Ma supérieure a cependant insisté pour que j’aille voir son très bon médecin de famille. Pour éviter tout problème de compréhension, elle a même proposé de rester avec moi lors de la consultation. Parfait ! Enfin, « parfait » jusqu’à ce que j’entre dans une pièce sombre et froide à en faire pâlir Alfred Hitchcock. Le médecin, un vieux monsieur à la moustache stalinienne, s’est approché de moi avec des instruments datant de la révolution soviétique, m’a vaguement touché le genou, ne m’a presque pas posé de questions, est allé s’asseoir face à sa machine à écrire et, très sérieusement, m’a conseillé de boire un verre de Becherovka (alcool tchèque à 38% à base de plantes) par jour pendant une semaine.
Fière de son médecin, ma boss m’a raccompagnée chez moi, sans atèle ni pommade ni béquilles. Dix ans après ce rendez-vous farfelu je me demande encore si ce docteur n’était pas plutôt un ancien vendeur d’élixir miraculeux sur les marchés. En tout cas, que ce soit grâce à mon repos forcé ou à la rigueur avec laquelle j’ai suivi la prescription médicale, mon épanchement de synovie s’est résorbé aussi vite que ma soif !
Comment prépares-tu ton voyage ?
(Réservation à l’avance ? au jour le jour ? auberge de jeunesse ou hôtel ? avion ou bus ? dis-nous tout sur ta façon de voyager …)
J’achète souvent un guide papier avant de voyager mais je ne l’ouvre qu’une fois sur place. J’aime arriver dans un pays sans a priori, les yeux vierges de toute photo trouvée sur internet, les pieds près à se perdre dans des quartiers huppés ou malfamés. J’aime m’extasier pour un rien et me sentir comme un enfant qui a tout à découvrir, à apprendre. Je garde mon guide à portée de main surtout pour avoir quelques infos à lire a posteriori pendant les longues heures de bus !
A force de voyages et de rencontres, je commence à avoir des contacts aux quatre coins du monde. Je privilégie donc les destinations où j’ai un pied-à-terre. Le voyage devient alors synonyme de retrouvailles, de rires et de souvenirs. J’en profite pour découvrir la vie, la ville de ces amis du bout du monde et écouter leurs conseils pour préparer la suite de mon itinéraire. Et puis, pour être honnête, je n’arrive jamais à suivre les plans que je me fixe donc j’ai abandonné depuis longtemps l’idée de partir avec un programme détaillé. Certains pourront trouver cela dommage car, en laissant autant de place à l’improvisation je passe parfois à côté de lieux touristiques « incontournables » (par exemple j’ai été à Venise sans passer par la place Saint Marc) mais je préfère garder en mémoire le souvenir d’une rencontre, plutôt que la photo d’un monument entraperçu.
Es-tu déjà tombée amoureuse en voyage ? Raconte nous tes amours de voyage…
Éternelle amoureuse, mes amis ont tendance à se moquer de mon cœur d’artichaut. A chaque voyage je laisse mon cœur succomber aux charmes des sourires locaux. Souvent il ne s’agit que d’amourettes qui se transforment en « l’histoire de ma vie » le temps d’avancer de quelques pas ensemble, tout en sachant que nous nous engageons sur un chemin qui ne mène nul part.
D’autres fois la barrière de la langue m’empêche de traduire en mots le feu d’artifice qui explose dans mon coeur, coupant ainsi court à tout embryon d’aventure. Une fois, j’ai décidé de ne pas rentrer en France et de poursuivre mon séjour pour voir ce que l’avenir me réservait. Bon, il s’est avéré que l’avenir me réservait un lot de larmes et de douleurs, mais il était inconcevable pour moi de rentrer en France sans aller jusqu’au bout du chemin avec celui qui m’avait chaviré l’esprit.
Quelque soit la force des sentiments, le degré de probabilité que l’aventure continue, le temps qu’il me reste sur place, je profite de chacune de ces secondes qui figent sur mon cœur un sourire inébranlable. Quelque soit la douleur ressentie au moment du départ je sais qu’elle ne sera jamais assez forte et puissante pour me faire oublier, regretter, la passion d’un amour de voyage.
Et pour finir… Quels conseils donnerais-tu aux filles qui n’osent pas partir seules et qui n’osent pas sauter le pas pour voyager ?
Le seul conseil que je pourrais donner est de ne pas avoir peur. Ne pas avoir peur de se retrouver seule, ne pas avoir peur de se tromper de bus et de se perdre dans une capitale centro-américaine en pleine nuit, ne pas avoir peur d’arriver dans un hôtel par une nuit pluvieuse et s’apercevoir qu’il n’y a plus aucune chambre de libre, ne pas avoir peur de boire cet alcool infâme dans lequel flottent des fourmis, ne pas avoir peur de voir se transformer 8h de taxi-brousse en 30h de galères, ne pas avoir peur de tester l’ayahuasca alors qu’on n’en a jamais entendu parler, ne pas avoir peur d’aller dormir chez un inconnu parce qu’on se retrouve enfermée dehors, ne pas avoir peur de se retrouver sans visa, ne pas avoir peur de se faire cracher sur le pied par une « sorcière » dans l’espoir de le voir dégonfler, ne pas avoir peur de partager une chambre avec des cafards …
Ces petites mésaventures me sont arrivées et peuvent arriver à n’importe quelle voyageuse. C’est vrai, que parfois sur le coup les nerfs lâchent, les larmes coulent, la colère hurle et le sac-à-dos s’effondre de désespoir. Pourtant, avec quelques minutes ou années de recul on s’aperçoit vite que ces mésaventures deviennent petits à petits des souvenirs, puis de bons souvenirs car en chacune d’elle se cache une rencontre, une de ces rencontres éphémères dont on oubliera les traits mais qui auront gravé à jamais un sourire dans nos mémoires.
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